Sortir du syndrome de l’imposteur : 3 étapes concrètes pour les entrepreneurs

Vous vivez peut-être ce que l’on appelle le syndrome de l’imposteur. Sachez que, vous n'êtes pas seul·e. Ce sentiment d’illégitimité touche une grande partie des entrepreneurs, à tous les niveaux de succès.

Dans cet article, je vous propose un éclairage concret et bienveillant sur ce phénomène, et surtout 3 étapes efficaces pour sortir de cette spirale qui freine vos ambitions.

Le syndrome de l’imposteur, c’est ce moment où, malgré vos réussites, vous avez l’impression de ne pas être “à la hauteur”, de tromper votre monde, ou d’avoir juste eu de la chance. Vous avez peur d’être démasqué·e, de ne pas mériter ce que vous obtenez.

• Une éducation centrée sur la performance ou la perfection

• Des modèles parentaux exigeants ou contradictoires

• Des environnements professionnels compétitifs

• Des traits de personnalité comme le perfectionnisme ou l’hyper-responsabilité...

• Vous minimisez vos accomplissements (ou vous les attribuez à un facteur externe : “c’était facile”, “c’est le réseau”, “c’est parce qu’ils étaient sympas…”).

• Vous doutez de votre légitimité à facturer, à vous vendre ou à occuper votre place.

• Vous avez l’impression d’avoir “grugé le système” pour arriver là.

• Vous procrastinez ou vous surcompensez par un travail acharné.

Ce phénomène a été identifié en 1978 par les psychologues Pauline Clance et Suzanne Imes, d’abord chez des femmes brillantes. Mais aujourd’hui, on sait qu’il touche aussi les hommes, les leaders, les jeunes entrepreneurs comme les plus expérimentés.

Prenons un exemple, issu du schéma que je partage souvent en atelier :

Une tâche importante à accomplir (lancer une offre, prendre la parole, prospecter un client) peut vous provoquer de l’anxiété, du stress, de la peur, des doutes...
Ce sentiment peut vous conduire soit vers un mécanisme de procrastination, ou à l’inverse vers un surinvestissement frénétique.

Si réussite il y a, celui-ci sera attribuée souvent à un facteur externe : la chance ou à un coup de bol.
Vous recevez des compliments… que vous rejetez ou relativisez.
Et le cycle recommence, renforçant la croyance : “Je ne suis pas légitime.”

Résultat : stress, auto-sabotage, épuisement, ou refus d’opportunités par peur de l’échec.

1. Prendre conscience… et en parler

La première étape, c’est de mettre des mots sur ce que vous vivez. Le simple fait de comprendre que ce n’est pas une vérité, mais un mécanisme courant et bien documenté, permet déjà de prendre du recul.

• Parlez-en. À un·e mentor, une amie entrepreneure, un coach. Vous découvrirez que 70 % des professionnels ont ressenti cela au moins une fois dans leur vie.

• Nommez les pensées : “Je me sens comme une imposture aujourd’hui”, “J’ai l’impression que je ne suis pas assez”… C’est un ressenti, pas un fait.

Le simple fait de partager ce doute le rend moins puissant.

2. Recueillir des preuves et recadrer

Ensuite, sortez du flou émotionnel pour revenir à du concret.

• Tenez un journal de réussites : chaque fin de semaine, notez ce que vous avez accompli, vos victoires (petites et grandes), les retours positifs reçus.

• Distinguez vos émotions de la réalité : “Je me sens incompétent·e” ≠ “Je suis incompétent·e”.

• Reformulez les croyances : remplacez “Je ne suis pas légitime” par “J’apprends chaque jour, et j’ai déjà aidé X clients à avancer”.

Ce travail vous reconnecte à la réalité de votre parcours. Et il ancre une narration plus juste et plus constructive.

3. Agir à votre mesure… et accepter l’imperfection

Enfin, pour sortir du piège mental, il faut passer à l’action. Mais pas n’importe comment.

• Fixez-vous des objectifs atteignables. Mieux vaut faire un petit pas chaque jour que viser une perfection paralysante.

• Célébrez chaque victoire, même minime. Une réponse positive, un message reçu, une étape franchie.

• Donnez-vous le droit de ne pas tout maîtriser, d’avoir peur, de vous tromper. C’est aussi ça, l’entrepreneuriat.

L’action génère de la confiance, là où la rumination alimente le doute.